samedi, mai 21

J'ai rangé les violons, fini le drame et les grands mots, pas de sanglots sur le répondeur. Mais je t'ai quand même laissé un message.






D'abord je me suis dis que c'était stupide de venir s'écorcher les yeux sur ces rues qui ne sont plus les nôtres, jusqu'à ce que les larmes coulent. Et puis je me suis dis que je ne faisais que ça, que je ne faisais que me jeter contre les putains de falaises du souvenir jusqu'à être sûre de saigner.
Et ça c'est impardonnable.



Dix minutes et dis moi je te dis que j'ai été absente deux jours. J'attends ta réponse comme si ma vie en dépendait. Si tu me réponds que tu n'as pas remarqué je te jure que je me jette de mon toit alors fais attention, fais bien attention à ce que tu dis. Tu es de loin celui qui compte le plus et c'est pour ça que je ne te dis plus rien. Pour ne pas tout te gâcher. J'aime te voir heureux, ça vaut mille fois toutes les paroles de la terre, surtout les miennes. De toute façon je ne t'apporterais rien. Tu as quelqu'un à protéger, maintenant. Alors je ne téléphone plus, je ne parle plus. Ca me crève le coeur mais c'est une bonne solution, tu as l'air de t'en porter à merveille. Moi, j'ai juste l'impression qu'on m'a arraché un poumon et que je dois continuer à vivre normalement avec les artères à vif qui pendent dans ma cage thoracique ouverte. Je garde pour moi mes grandes déclarations. T'es mon ami pour toujours, je veux que tu sois heureux plus que n'importe quoi. Je suis fière de toi, tu es exceptionnel.

Etude rapprochée du spécimen.

Ma photo
Je suis vivante. Je respire, j'ai deux bras, deux jambes, deux yeux, des ongles, des cheveux, des cils et un organe reproducteur aux dernières nouvelles féminin. Tout fonctionne très bien merci.

Youpi.