lundi, octobre 24

Petit matin 4.10 heure d'été

Je voudrais m'excuser. Pour tout ce que je ne sais pas faire : la simplicité, la beauté, le bonheur. Je voudrais m'excuser si je suis une horreur. Mais j'ai tellement peur et puis tu vois, je ne veux plus être triste. Parce que je ne parle pas d'une simple tristesse, mélancolique et douce. Je parle d'une douleur infinie à en devenir folle, une incapacité à bouger, respirer, manger, vivre. Je voudrais que tu comprennes comme tout me chamboules, je voudrais te dire pourquoi mais je n'ose pas. Pour la première fois je voudrais dire mon histoire ma folie mon traumatisme, ma tête explosée sur le trottoir, ma mâchoire brisée de douleur, ce que je ne peux dire à personne. Je voudrais dire les mots qui ne sortent pas même pour ma psy, même pour mes amis les plus proches, les mots qui se coincent dans ma gorge et m'étouffent. Je voudrais dire les cicatrices que j'ai au creux du ventre et aussi autour de la poitrine là où mes ongles s'enfoncent pendant les crises. Je voudrais dire l'hôpital aussi, le bruit feutré des semelles en caoutchouc des infirmières, les parties de Jungle speed avec ces filles aux poignets marqués, les insomnies qui finissaient par provoquer des crises de délire, je voudrais dire Houat, la presque noyade dans l'eau noire d'algues et bouillonnante et les mains qui m'arrachent à mon cauchemar et la peur de mourir, et les larmes camouflées derrière les lunettes de soleil et son corps contre celui de cette fille étrangère et la peur totale à l'idée de voir leurs lèvres se rejoindre. Je voudrais dire tout ce qui m'a fait ce que je suis. Mais après ? Tu diras quoi ? Tu riras peut être et j'en souffrirais. Ou alors tu me regarderas en essayant de cacher ton dégoût et puis tu repartiras vivre ta vie de garçon qui n'a rien fait de mal. Sans moi. Je ne veux pas que tu vives sans moi alors je ne peux pas te dire pourquoi je suis insupportable, pourquoi je te déteste quand tu ne réponds pas, pourquoi j'ai toujours peur que tu me quittes, pourquoi je te traite de menteur. Je ne peux pas te dire et tu vas me quitter pour ça, et je le sais mais je ne peux pas faire autrement. C'est ma faute. Tout sera ma faute. Alors pardon. Pardon si je nous détruis comme j'ai tendance à détruire tout ce que j'aime, pardon si je pleure toujours trop vite, pardon d'être venue dans ta vie, pardon pour ma bouche sur la tienne, pardon de vouloir toujours que mes amours ressemblent à une chanson de Thiéphaine. Pardon d'être narcissique, pardon d'exiger qu'il n'y ait que moi qui compte. Pardon pour tout ce que je vais faire, pardon d'avance pour ma douleur qui va t'embarrasser.
Pardon si je ne peux pas guérir. Je ne pourrais jamais guérir complètement. Je serais toujours cette fille là qui a besoin d'être rassurée et entourée tout le temps. Je suis désolée si mes jambes sont trop faibles pour me soutenir toute seule. Je peux te dire que je t'aime et que pour toi je vais essayer de changer, d'être forte, je peux te dire que je vais essayer de toutes mes forces mais je ne peux rien te promettre.
Et je peux aussi te dire merci parce qu'avec toi, je suis heureuse comme le 31 décembre 2010, au coeur de la nuit. Ou presque.

dimanche, octobre 9

L'Appolonide.



Une brusque arrivée d'air froid dans les poumons, qui se force un passage entre les lèvres closes. Déchirure. Et puis un air d'opéra brillant et majeur qui explose dans la tête en emportant les mauvais souvenirs dans son flot de notes qui s'enchainent parfaitement. Et puis envie de danser. Dans la rue. Dans ma chambre. En cours. Les heures qui s'étirent longues et spongieuses avec dedans la possibilité de faire mille rêves à la seconde, la fin de toutes les gravités. Accrochée au plafond, punaisée dans le ciel. C'est comme rentrer chez soi et retrouver son lit après une fête qui a duré deux jours. C'est comme chanter du Mozart sur une scène dont les lumières cachent la foule qui retient son souffle. C'est comme ouvrir un cadeau de Noël. C'est comme de l'oxygène après avoir passé trop de temps en apnée et un pansement sur les plaies.


Quelque chose d'extraordinaire m'arrive.





jeudi, septembre 22

J'ai encore perdu ton amour tu sais, j'peux pas m'souvenir de ce que j'en ai fait...




Ce n'est qu'une tentative, un essai, de définir l'indéfinissable, de décrire la lumière, d'attraper un rayon de soleil pour le garder près de moi.

Je ne prétends pas faire un joli texte. Je sais qu'il n'y a qu'une personne pour venir ici et me lire. Une personne, ça suffit.




Tu es belle. Voilà comment je commence, parce que c'est ce qui m'a sauté aux yeux la première fois que je t'ai vue. Tu es d'une beauté incroyable, pas grâce à tes grands yeux verts, à tes cheveux blonds et lisses, à ton sourire magnifique dans un visage adorable. Tu es belle parce que tu rayonnes comme un soleil. A midi. Au Mexique. Parce que tu es un concentré de trucs qui n'existent que chez toi, de petites merveilles aléatoires qui font de toi une extraordinaire coincidence. Tu es la plus jolie chose qui me soit arrivée par hasard. Tu es inégalable, parce que tu ne ressembles à personne. Tu te contentes d'être toi, là, comme ça. Avec ton courage et ta force, et ton invincible envie de vivre.

C'est beau. C'est beau de te regarder exister. J'ai de la chance d'avoir cette possibilité.

Alors là, parce que ce soir ta flamme doit vacciller, le soleil qui t'animes doit briller d'une lumière un peu trop pâle, là en ce moment précis où je ne peux te donner que de l'amour, je veux te dire autre chose que des banalités, tu vaux tellement mieux que des banalités. Je veux trouver des mots pour te dire qu'il faut regarder haut, ne rien laisser se mettre en travers de ta vie, ta vie qui m'est tellement précieuse.

Mais j'trouve pas. Peut être parce que mon histoire ne me permets pas de donner des leçons. Peut être aussi parce que les mots ne changent rien.

Je pourrais te dire "viens chez moi, le week end prochain, ou après, ou quand tu veux, je te ferais un gâteau." et c'est vrai.

Je voudrais t'emmener sur une île dont je ne sais pas vraiment écrire le nom, pour recoller du soleil sur nos ailes d'albatros.

Ce texte n'est pas très beau, mais chaque mot, je le pense. Avec toute ma force.

Je t'aime.







"J'aimerais quelque part, comme en terre allemande, bâtir de quelques pierres un château de légende, tu sais... Une maison qui te ressemblerait."

dimanche, août 28

A very strange enchanted boy.




Dans les yeux, toujours. C'est là qu'on lit les gens, la vie, les désirs. Les désirs des gens ça me fait peur, peur. Là le désir était pour moi et ça m'a retournée et effilochée comme une vieille chaussette. Et en même temps j'avais une petite créature de merde qui me chantait des vieux standards de jazz dans le bas de l'estomac et me réveillait la nuit. J'ai jamais rien su faire quand les gens me désirent. C'est tellement rare, que c'est devenu comme une drogue. J'veux ma dose. J'veux ma dose. J'veux encore sentir le gouffre s'ouvrir sous mes pieds.

Je me hais pour ma faiblesse. Alors je déteste le désir dans les yeux qui me donne une raison de plus pour me détester. Et ça commence à faire un peu trop de haine pour une seule personne.

Ca me tourmente. L'amour, le désir, les sensations âpres, comme une traînée de citron sur une plaie. Ca me tourmente d'aimer ça. J'aime les regards, les sourires, les non-dits, la petite créature dans mon bas ventre et par dessus tout j'aime que ça soit juste à moi. Ma sensation. Ma culpabilité à moi. Mon comportement de salope à gerber. A moi et à personne d'autre.

J'arrive plus à réfléchir. J'en ai marre. De l'impact que tout a sur moi, des brûlures dans mon intérieur qui me rendent trop fragile, des vieux standards de jazz, de mes insomnies, de ma gueule dans la glace, jour après jour.




Plus personne ne me possèdera.

samedi, août 20

Aujourd'hui je vais le dire une bonne fois pour toutes.




La seule chose vraie, immuable, éternelle, que je peux dire sur nous. Je ne peux pas dire que je ne t'oublierais jamais. Je pense que je ne t'oublierais jamais, mais je ne suis pas sûre. Je ne suis plus sûre de rien, après lui, après moi, après l'hôpital et les cauchemars rythmés par le pas des infirmières de nuit dans les couloirs. Je ne sui plus sûre de rien après ta lettre arrivée comme un boulet dans mes châteaux de cartes. 8 mois déjà. Ca passe tellement vite, ces secondes élastiques dans lesquelles on s'enfonce. Je ne peux pas dire que tu es mon âme soeur, même si une partie de moi en est persuadée. Toi qu'est fait pour personne, et moi toute fêlée, peut être qu'on est faits pour savoir qu'on est faits l'un pour l'autre et ne jamais rien faire de cette certitude. Peut être qu'on est cons. Je ne peux plus te dire que je t'aime, ou que tu me manques. C'est faux. Je sais l'absence, dévorante dans l'estomac comme une faiml impossible à apaiser. Je vis sans toi, ma tête est juste un peu plus lourde à certaines heures. Alors, la seule chose que je peux te dire, la seule chose que tu ne pourras pas m'enlever, que personne ne pourra salir de sa logique dégueulasse, la seule certitude que j'ai.


Tu as changé ma vie, pour toujours.

dimanche, juillet 24

Tout ça me tourmente un peu.




Manger un peu n'importe quoi. Ne pas se préoccuper de l'équilibre de nos repas, de l'équilibre de nos finances, de nos vies, de rien. Tester mille manières de dormir confortablement sans tapis de sol et puis finalement accepter le fait que c'est impossible sans quelques grammes d'alcool dans le sang. Détester le démêlant aux agrumes mais s'en servir quand même et puis se plaindre qu'on a les cheveux comme de la paille. Pleurer à chaudes larmes sur des falaises, sur des plages, dans des tentes. Avoir quelques amis formidables, deux paires de lunettes de soleil histoire d'être West Coast Nigga'. Piquer quelques crises de nerfs parce qu'on voudrait pouvoir dormir, bordel, alors cassez vous. Rêver jour et nuit de repas équilibrés, de viande, d'assiettes propres, de lit. Voir tous ses troubles obsessionnels compulsifs sérieusement bousculés et en souffrir (devoir se moucher dans du papier toilette c'est dur). Boire du jus d'orange, beaucoup. Perdre constamment son portable, son stylo, sa lampe de poche, son livre. Se faire charrier parce qu'on lit Percy Jackson. Etre très en colère la moitié du temps, très tendre l'autre moitié. Avoir envie de mourir parfois. Ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les autres quand le cauchemar vient lacérer la nuit. Avoir des brusques bouffées d'amour total en voyant les autres se lever à tour de rôles avec la tête bouffie de sommeil. Appeler sa mère en chialant une ou deux fois. Marcher toute seule en chantant à plein poumons pour se calmer. Gérer soi-même une ou deux crises. Regretter d'avoir arrêté le traitement. Partir avec une boule dans la gorge et les yeux qui piquent. Avoir envie de faire des signes de la main bien après que les silhouettes soient devenues des petits points irreconnaissables.


Mettre deux heures, cinq crises de nerfs et l'aide de deux sympathiques petits vieux pour monter la tente. Manger toujours n'importe quoi. Se rendre à l'évidence qu'on arrivera pas à dormir dans le même duvet. Se réveiller en premier et balancer mine de rien un coup dans les côtes de l'autre pour qu'il se réveille aussi. Prendre des douches l'un après l'autre même si on voudrait les prendre ensemble. Se trouver des surnoms complètement niais, et les dire uniquement le soir quand la nuit efface la retenue créée par des mois de restrictions sentimentales. Pleurer un tout petit peu et se laisser consoler très vite. Se raconter beaucoup nos vies (beaucoup trop ?). Avoir toujours un peu peur. Voler son t-shirt, son pantalon de survetement, son duvet. Se regarder beaucoup dans les yeux jusqu'à ce que le visage de l'autre se floute et ressemble à celui d'un monstrueux cyclope. Devenir totalement débile et décider que même le cyclope a du charme. Rire d'un rire un peu hystérique pour conjurer les angoisses. Dormir beaucoup trop peu. Regarder la tente perdre progressivement son étanchéité. Faire des tests dans "20 ans" et découvrir qu'on est une looseuse des relations amoureuses, et oui. Etre à court d'argent et mettre au point des stratagèmes d'une ingéniosité remarquable pour réussir à manger. Ressentir un sentiment merveilleux qui enfle à l'intérieur et se faire violence pour ne pas l'étouffer dans l'oeuf par mesure de sécurité. Se laisser dire qu'on est jolie, gentille et adorable. Pleurnicher parce qu'on a faim, froid, envie de faire pipi, c'est trop loin cette baraque à frites bordel de merde. Essayer de rester séduisante, sans grand succès. Se tenir la main.


Avoir envie de pleurer quand ça se termine.

vendredi, juillet 22

Nous sommes fous de faire la guerre à nos frères d'armes.




Je m'y ferais. Je m'y ferais.




Et un jour, mon combat se terminera enfin. Un jour, je te regarderais et je n'aurais plus mal du tout, je te laisserais danser avec qui tu voudras, je ne vérifierais pas que tu es rentré, je ne pleurerais plus, un jour tu ne feras plus partie de mes cauchemars et de mes crises, un jour je n'aurais plus peur de te côtoyer, plus peur de rien. Je te parlerais sans ressentir la brûlure des larmes dans ma gorge et je ne serais plus perpétuellement en colère. Un jour, un jour merveilleux, je n'aurais plus besoin qu'on me gère. Je ne serais plus coupable de mes rêves. Un jour tu me manqueras moins, et puis le jour d'après encore moins, jusqu'à ce que tu ne me manques plus du tout. Je pourrais prononcer ton prénom sans que ça me fasse l'effet d'une coulée d'acide sur ma peau.


Ce jour là, quand je ne rêverais plus d'eaux noires qui m'engloutissent, quand je pourrais m'abandonner dans ses bras sans être trempée de peur, quand je ne m'inquièterais plus pour toi dès que tu as trop bu, quand je ne ressentirais pour toi que le lien solide et profond qui sera resté, ce jour là, on sera amis, et je te garantis que ça sera une amitié belle et forte, qui ne nous dévorera pas vivants comme le ferait une pieuvre aux tentacules vénéneuses. Comme le faisait l'amour qu'on se portait.


Ce jour là, je l'attends avec impatience.

dimanche, juillet 3

00.50 A.M the brightest hour was here with you.






Je me fais à toi doucement, je me colle à ton corps et je prends la forme du lierre qui s'enroulera autour de toi pour survivre.

En remerciement, je t'ai fais un petit carnet, juste un foutu petit carnet.






Laisse moi encore un peu le temps de dormir contre toi, de me rendre compte que je ne suis pas complètement perdue, de me réveiller à tes côtés dans une tente surchauffée, d'ouvrir les yeux et de voir que tu me regardes, laisse moi un peu le temps de te découvrir, de découvrir ta peau et ce que tu es, laisse moi encore le temps de te regarder marcher, t'asseoir, te lever, laisse moi le temps de te regarder vivre et de trouver ça magnifique, laisse moi encore un peu de temps avant que je doive tout raconter et briser l'illusion délicieuse qui est encore ton image de moi, laisse moi écouter la musique de nos soupirs emmêlés, laisse moi découvrir ça comme si c'était la première fois que ça m'arrivait, comme si j'étais pas souillée des fois d'avant, comme si j'avais pas manqué de crever, comme si on m'avait jamais traînée dans la boue. Laisse moi le temps de finir mon foutu petit carnet. Laisse moi encore un peu le temps de respirer ton air, de marcher dans tes pas, de te trouver merveilleux, incroyable, unique, laisse moi encore un peu le temps de commencer à commencer à guérir,


et après tu pourras t'en aller.

jeudi, juin 16

J'ai compris l'importance dans la vie, non pas nécessairement d'être fort, mais de se sentir fort.




Entre nous, ce genre de phrase me laisse perplexe. Into the wild a eu un impact énorme sur moi, faut dire que je l'ai vu à l'hôpital. Je l'ai ressenti comme un signe du destin, et en fait c'est un signe de rien du tout. Juste un bon film.

Et là, je ne sais vraiment plus quoi faire.


De plus en plus j'ai l'impression que tout m'échappe. J'ai plutôt envie de rien faire, en fait, de laisser les évènements me dépasser en écoutant des chansons dont seul le titre me fait pleurer. De me noyer dans tout ce que je n'arrive pas gérer. Foutues erreurs. Je n'ai même plus le courage d'essayer de me faire pardonner, tout m'est égal et je n'ai jamais été aussi fatiguée. Je ne veux plus rien faire. Je veux rester chez moi et ne parler à personne. Je veux me cacher de tout et recommencer les médicaments. Je veux disparaître du monde extérieur un peu. J'en peux plus. Le sang me bat dans les tempes, l'inévitable compte à rebours avant que tout éclate. Mes mains tremblent, je voudrais retrouver un peu d'énergie mais j'ai tout juste assez de force pour m'arracher du sommeil le matin. Alors au point où j'en suis, écrire sans lecteur, recevoir des lettres, avoir quelqu'un qui veut me tenir dans ses bras, manger, fermer les yeux et les ouvrir, je m'en fous. Je me mets en mode pilote automatique, je ne veux plus laisser quoi que ce soit m'atteindre, pas après toi, je ne pourrais pas supporter ça une deuxième fois. Démerdez vous avec ça, défaites vos sacs de noeuds, soyez en colère après moi. J'ai déjà assez de mal à rester vivante toute seule, sans qu'on m'en rajoute.



Et oui, je suis égoiste. Salut.

samedi, mai 21

J'ai rangé les violons, fini le drame et les grands mots, pas de sanglots sur le répondeur. Mais je t'ai quand même laissé un message.






D'abord je me suis dis que c'était stupide de venir s'écorcher les yeux sur ces rues qui ne sont plus les nôtres, jusqu'à ce que les larmes coulent. Et puis je me suis dis que je ne faisais que ça, que je ne faisais que me jeter contre les putains de falaises du souvenir jusqu'à être sûre de saigner.
Et ça c'est impardonnable.



Dix minutes et dis moi je te dis que j'ai été absente deux jours. J'attends ta réponse comme si ma vie en dépendait. Si tu me réponds que tu n'as pas remarqué je te jure que je me jette de mon toit alors fais attention, fais bien attention à ce que tu dis. Tu es de loin celui qui compte le plus et c'est pour ça que je ne te dis plus rien. Pour ne pas tout te gâcher. J'aime te voir heureux, ça vaut mille fois toutes les paroles de la terre, surtout les miennes. De toute façon je ne t'apporterais rien. Tu as quelqu'un à protéger, maintenant. Alors je ne téléphone plus, je ne parle plus. Ca me crève le coeur mais c'est une bonne solution, tu as l'air de t'en porter à merveille. Moi, j'ai juste l'impression qu'on m'a arraché un poumon et que je dois continuer à vivre normalement avec les artères à vif qui pendent dans ma cage thoracique ouverte. Je garde pour moi mes grandes déclarations. T'es mon ami pour toujours, je veux que tu sois heureux plus que n'importe quoi. Je suis fière de toi, tu es exceptionnel.

samedi, avril 23

Refléxion spongieuse des soirs d'orage.

C'est drôle comme une phrase de rien peut tout ranimer. Je me souviens de tout, de chaque minute de cet enfer avec une précision chirurgicale. C'est revenu en un bloc compact et je me suis tout pris de plein fouet, en reconnaissant immédiatement cette sensation que j'espérais avoir laissé derrière moi. Elle a été ma pire ennemie et ma seule compagnie pendant ces semaines interminables et je ne pouvais pas l'oublier totalement, après tout. La honte. Celle qui dévore tout comme un feu de forêt. Celle qui fout en l'air les plus profondes résolutions. J'ai eu l'impression qu'il m'enfonçait la tête sous l'eau jusqu'à ce que toutes les veines de mon cerveau explosent. J'ai eu envie de le crever et que son sang gicle sur les murs de cette putain de salle d'allemand. Ouais c'est moche. Comme tout ici, gris, froid, pourri par la haine et la misère. Ouais c'est con que je m'en remette pas. Un jour il va falloir que t'assumes. Mais quoi ? Que moi j'étais pas blonde, que moi y'avait pas 70 personnes qui aimaient ma photo de profil facebook, que j'étais maigre comme un moineau sous-alimenté et pâle et cernée ? Que j'étais pas rayonnante et belle et que j'étais bonne qu'à faire le sale boulot dont personne ne voulait ?


Que j'assume ça ?


Je suis toujours pas belle et on aime toujours pas mes photos de profil. J'ai toujours des cernes et la basse besogne c'est toujours moi qui me la tape. T'as été le premier et le dernier en fait.

Qu'est ce que je peux dire ? Tu t'es bien foutu de moi. Je ne t'en veux pas et une partie de moi t'aime encore désespérément et c'est peut être pour ça que je ruine tout.


Pourquoi tu m'as demandé ça ?





J'suis triste. J'vais télécharger LOL.

jeudi, avril 7

Le temps est venu de prendre la résolution d'être seul.



"Mon amour a des pieds en béton

Mon amour est une boule de plomb

Accrochée à tes chevilles, au dessus des chutes d'eau."








Considère ça comme des excuses. Pour toujours tout gâcher. Pour être égoiste. Pour mes larmes. Considère ça comme une lettre d'adieu. Je sais que tu reviendras jamais, je sais qu'on ne peut rien réparer. Considère ça comme ma dernière lettre d'adieu. J'en ai trop vu. Je ne m'attacherais plus jamais. Tu vois comme tu es privilégié ? Tu seras à jamais le dernier à m'avoir sauvée, le dernier à m'avoir relevée. Le dernier à m'avoir foutue en l'air, à m'avoir jetée aux ordures. Je t'en veux à peine, même si t'avais promis. Même si quand je relis mes listes j'entends ta voix qui me dis "ça, je le ferais". Même si j'ai l'impression de mourir en prenant mes médicaments dans la pénombre maladive de ma cuisine. Je t'en veux à peine, mais quand même un peu, pas pour avoir brisé tes serments, mais pour m'avoir fait croire qu'ils étaient sincères, mais pour vivre très bien alors que tu me détruis, mais pour avoir fait ça comme si c'était pas grave. Je n'ai jamais dis que j'étais quelqu'un de bien. Je t'avais prévenu. J'ai souvent raison, mais là, pour la première fois de ma vie je pense, j'aurais préféré avoir tort. Considère ça comme les derniers mots d'amour que je dirais jamais. Tu m'as fait revivre. Mais tu avais raison sur un point. Je n'ai rien oublié, je ne peux pas oublier. C'est toujours Thomas qui fait que mon coeur arrête de battre. Tu m'as quand même fait revivre. Alors merci. Merci de m'avoir fait comprendre que j'étais foutue. Merci de m'avoir fait comprendre que je devais tout arrêter. J'arrête tout. En ce qui me concerne, à partir de maintenant, tout le monde peut crever.

samedi, mars 26

Then he took me to the river, where he slowly let me drown.


Je tangue.

Le vernis se craquelle sur mes ongles et mon coeur. Je ne suis pas grande gueule, je ne suis pas amoureuse de moi même. Je suis trop petite pour le rôle que je joue. Je me perds dedans. Je trébuche dans les plis de mon personnage, je déchire le tissu. Ma robe trop courte devient immense autour de moi. Les talons de mes chaussures me font tomber par terre. Arrête de te ratatiner ! Je n'ai pas besoin d'un miracle. J'ai besoin de nuits de sommeil sans rêves, d'anti cernes sur les coquards que la fatigue creuse autour de mes yeux, de mascara waterproof, d'heures de perm interminables à me saouler de clips absurdes au foyer. Je n'ai pas besoin d'un miracle. J'ai juste besoin de dormir. Tu vas pas rester toute ta vie dans ton lit à te haïr. Et pourquoi pas ? Ca me paraît un plutôt bon programme. Les humiliations et les abandons laissent en moi des plaies ouvertes et sanguinolentes. Mes yeux se ferment tous seuls mais comme tout est mieux que de me tourner indéfiniment dans mon lit, j'ai regardé "Je vais bien ne t'en fais pas". Il est mort, son frère. Et toi, t'es mort ? Tous les 11 juin on t'attends pour rien ? T'es enterré quelque part avec une couronne de fleurs en porcelaine sur ta tombe et on le sait même pas ? Je sais que t'écris pas, mais une carte, juste une carte, pour mon anniversaire, non ? Je pense tous les jours à toi. Tous les jours. Moi y'a personne pour se soucier de mes larmes. Moi mon papa il aime pas mes cadeaux, les cadeaux que je mets des semaines à trouver, des semaines à imaginer sa réaction. Pour ça. Et tous les ans ça recommence. Mais là je pensais vraiment avoir trouvé un truc génial, c'est con. Moi je me roule en boule par terre parce que j'ai peur des gens. Moi je marche toute seule sur le port, je me tords la cheville et les regards me dévorent. Ca t'étonne ? J'ai toujours peur de la foule, des magasins, de demander de la monnaie, de prendre l'ascensceur avec des gens, du silence, de l'eau profonde. Si tu étais là, je m'accrocherais à ton épaule pour te dire bonjour. Mais t'es pas là. T'es parti et personne me protège. T'es parti et personne m'aime. Pourquoi tu m'as pas aimée autant que je t'aime ? Pourquoi tu m'as laissée toute seule dans le noir, la proie facile de toute la douleur qui passe ? Pourquoi ? Qu'est ce que j'ai fais ? J'étais si insignifiante que ça, pour que rien ne te retienne ? Tu vois, maintenant, je suis insignifiante pour tout le monde. Je vaux bien moins que toutes les blondes aux yeux bleus de cette terre. Mais c'est pas de ta faute si je suis brune et si mes yeux sont verts. C'est pas de ta faute si ils regardent toujours par terre. J'en crève de me détester. Mais c'est parce que personne ne me prend la main quand je suis triste. C'est parce que mon front est trop haut et mon égoisme trop insupportable. C'est parce que je n'ai pas compté. Bravo à toutes les blondes aux yeux bleus de ce monde. Bravo à toi. Bravo à moi de chanter sans personne pour m'applaudir. Bravo au combat que je ne gagnerais jamais. Mes sourires viennent toujours une seconde trop tard. Personne le remarque. Tant pis pour moi.

Y'a plus rien à faire que d'attendre la dernière chute.

mardi, mars 1

L'Adorable.

Comment m'y prendre pour te prouver que je t'aimerais jusqu'au bout de moi, à chaque seconde ?

Oh, vous savez, je ne sers pas à grand chose. Ici, ce que je raconte n'a aucune utilité, je parle de moi, et c'est stupide, puisque c'est ma plus grande douleur. Moi. Mon propre poids est le plus lourd de mes fardeaux, celui qui fait que je pleure quand le réveil sonne. Mes jambes. Ma tête. Mon intérieur, tout cassé, tout branlant, réparé tant bien que mal avec des pièces disjointes, récupérées ici et là. Ma plus grande souffrance.

Pourquoi je parle de moi ? Pour exorciser le mal, peut être. C'est con, je suis d'accord avec vous. Seulement ce soir, après avoir versé toute mon eau devant Max et les maximonstres, leur solitude et leur tristesse, je voudrais simplement penser à quelque chose qui me permette de m'endormir sans avoir peur des cauchemars.

Vous êtes trois, trois soleils incroyables qui gravitent autour de moi, trois miracles, arrivés là par erreur ou par coup du destin, je ne sais pas. Trois merveilles. Ce soir je veux parler de la permière.

Mon trésor, mon soleil, est ce que j'arrive à être là pour toi autant que tu le mérites ? Est ce que j'arrive à tenir debout suffisament pour que tu n'ais plus peur ? Dans Max et les maximonstres, Max dit "la tristesse, je lui éclate la tête, et la solitude, je lui fait ça !" et il l'explose. Tu comprends ? Je vais l'exploser, la solitude, à coups de films et de câlins et de téléphone et de yaourts et de cadeaux. Je vais l'exploser, parce que je veux que tu n'arrêtes jamais de briller, d'être ce soleil qui me réchauffe les os et qui calme ma peur du vide. Parce que je veux que tu souris et que tu chantes, parce que tu es belle, attendrissante et drôle.

Je te tiendrais toujours dans mes bras, et si on dois sauter dans le vide, on sautera ensemble, je te promets. Je te promets qu'on sera vivants et victorieux et libres, et qu'on se tiendra sur les décombres de nos anciennes douleurs, et qu'on sera debout. Et tout sera vierge et blanc à nouveau, une incroyable dernière chance.

Parce que je t'aime autant que l'Univers, et plus encore, jusqu'au bout.

dimanche, janvier 23

Mes yeux sont des putains, qui ne font le trottoir qu'avec toi dans le coeur.

Pour que tu saches que j'ai pensé à ton anniversaire.

Je pense à toi à chaque seconde en vérité. Je veux m'excuser parce que je te déteste. Je veux m'excuser de souhaiter chaque jour que tu sois seul, tout seul, tout le temps. Je veux te dire que je suis là, que malgré tout je ne me suis pas vraiment coupée de toi, c'est la faute de Martin, de facebook ou de moi, c'est la faute que tes amis sont les miens et que leur présence me rappelle que tu existes. Je sais que dans ton dernier statut facebook tu remercies ceux qui ont pensé à ton anniversaire. J'y ai pensé, oh putain oui j'y ai pensé, toute la journée ça m'a battu dans les tempes, personne n'y a pensé comme moi.


Je veux te dire que tu es un sale con.


Je veux m'excuser d'avance pour ta soirée où je vais amener le seul qui t'as inquiété. Je te demande pardon, mais je te promets que je ferais tout pour que tu finisses la nuit seul, et moi pas.




Souffre. Je ne t'oublies pas.

Etude rapprochée du spécimen.

Ma photo
Je suis vivante. Je respire, j'ai deux bras, deux jambes, deux yeux, des ongles, des cheveux, des cils et un organe reproducteur aux dernières nouvelles féminin. Tout fonctionne très bien merci.

Youpi.