dimanche, juillet 24

Tout ça me tourmente un peu.




Manger un peu n'importe quoi. Ne pas se préoccuper de l'équilibre de nos repas, de l'équilibre de nos finances, de nos vies, de rien. Tester mille manières de dormir confortablement sans tapis de sol et puis finalement accepter le fait que c'est impossible sans quelques grammes d'alcool dans le sang. Détester le démêlant aux agrumes mais s'en servir quand même et puis se plaindre qu'on a les cheveux comme de la paille. Pleurer à chaudes larmes sur des falaises, sur des plages, dans des tentes. Avoir quelques amis formidables, deux paires de lunettes de soleil histoire d'être West Coast Nigga'. Piquer quelques crises de nerfs parce qu'on voudrait pouvoir dormir, bordel, alors cassez vous. Rêver jour et nuit de repas équilibrés, de viande, d'assiettes propres, de lit. Voir tous ses troubles obsessionnels compulsifs sérieusement bousculés et en souffrir (devoir se moucher dans du papier toilette c'est dur). Boire du jus d'orange, beaucoup. Perdre constamment son portable, son stylo, sa lampe de poche, son livre. Se faire charrier parce qu'on lit Percy Jackson. Etre très en colère la moitié du temps, très tendre l'autre moitié. Avoir envie de mourir parfois. Ne pas faire de bruit pour ne pas réveiller les autres quand le cauchemar vient lacérer la nuit. Avoir des brusques bouffées d'amour total en voyant les autres se lever à tour de rôles avec la tête bouffie de sommeil. Appeler sa mère en chialant une ou deux fois. Marcher toute seule en chantant à plein poumons pour se calmer. Gérer soi-même une ou deux crises. Regretter d'avoir arrêté le traitement. Partir avec une boule dans la gorge et les yeux qui piquent. Avoir envie de faire des signes de la main bien après que les silhouettes soient devenues des petits points irreconnaissables.


Mettre deux heures, cinq crises de nerfs et l'aide de deux sympathiques petits vieux pour monter la tente. Manger toujours n'importe quoi. Se rendre à l'évidence qu'on arrivera pas à dormir dans le même duvet. Se réveiller en premier et balancer mine de rien un coup dans les côtes de l'autre pour qu'il se réveille aussi. Prendre des douches l'un après l'autre même si on voudrait les prendre ensemble. Se trouver des surnoms complètement niais, et les dire uniquement le soir quand la nuit efface la retenue créée par des mois de restrictions sentimentales. Pleurer un tout petit peu et se laisser consoler très vite. Se raconter beaucoup nos vies (beaucoup trop ?). Avoir toujours un peu peur. Voler son t-shirt, son pantalon de survetement, son duvet. Se regarder beaucoup dans les yeux jusqu'à ce que le visage de l'autre se floute et ressemble à celui d'un monstrueux cyclope. Devenir totalement débile et décider que même le cyclope a du charme. Rire d'un rire un peu hystérique pour conjurer les angoisses. Dormir beaucoup trop peu. Regarder la tente perdre progressivement son étanchéité. Faire des tests dans "20 ans" et découvrir qu'on est une looseuse des relations amoureuses, et oui. Etre à court d'argent et mettre au point des stratagèmes d'une ingéniosité remarquable pour réussir à manger. Ressentir un sentiment merveilleux qui enfle à l'intérieur et se faire violence pour ne pas l'étouffer dans l'oeuf par mesure de sécurité. Se laisser dire qu'on est jolie, gentille et adorable. Pleurnicher parce qu'on a faim, froid, envie de faire pipi, c'est trop loin cette baraque à frites bordel de merde. Essayer de rester séduisante, sans grand succès. Se tenir la main.


Avoir envie de pleurer quand ça se termine.

vendredi, juillet 22

Nous sommes fous de faire la guerre à nos frères d'armes.




Je m'y ferais. Je m'y ferais.




Et un jour, mon combat se terminera enfin. Un jour, je te regarderais et je n'aurais plus mal du tout, je te laisserais danser avec qui tu voudras, je ne vérifierais pas que tu es rentré, je ne pleurerais plus, un jour tu ne feras plus partie de mes cauchemars et de mes crises, un jour je n'aurais plus peur de te côtoyer, plus peur de rien. Je te parlerais sans ressentir la brûlure des larmes dans ma gorge et je ne serais plus perpétuellement en colère. Un jour, un jour merveilleux, je n'aurais plus besoin qu'on me gère. Je ne serais plus coupable de mes rêves. Un jour tu me manqueras moins, et puis le jour d'après encore moins, jusqu'à ce que tu ne me manques plus du tout. Je pourrais prononcer ton prénom sans que ça me fasse l'effet d'une coulée d'acide sur ma peau.


Ce jour là, quand je ne rêverais plus d'eaux noires qui m'engloutissent, quand je pourrais m'abandonner dans ses bras sans être trempée de peur, quand je ne m'inquièterais plus pour toi dès que tu as trop bu, quand je ne ressentirais pour toi que le lien solide et profond qui sera resté, ce jour là, on sera amis, et je te garantis que ça sera une amitié belle et forte, qui ne nous dévorera pas vivants comme le ferait une pieuvre aux tentacules vénéneuses. Comme le faisait l'amour qu'on se portait.


Ce jour là, je l'attends avec impatience.

dimanche, juillet 3

00.50 A.M the brightest hour was here with you.






Je me fais à toi doucement, je me colle à ton corps et je prends la forme du lierre qui s'enroulera autour de toi pour survivre.

En remerciement, je t'ai fais un petit carnet, juste un foutu petit carnet.






Laisse moi encore un peu le temps de dormir contre toi, de me rendre compte que je ne suis pas complètement perdue, de me réveiller à tes côtés dans une tente surchauffée, d'ouvrir les yeux et de voir que tu me regardes, laisse moi un peu le temps de te découvrir, de découvrir ta peau et ce que tu es, laisse moi encore le temps de te regarder marcher, t'asseoir, te lever, laisse moi le temps de te regarder vivre et de trouver ça magnifique, laisse moi encore un peu de temps avant que je doive tout raconter et briser l'illusion délicieuse qui est encore ton image de moi, laisse moi écouter la musique de nos soupirs emmêlés, laisse moi découvrir ça comme si c'était la première fois que ça m'arrivait, comme si j'étais pas souillée des fois d'avant, comme si j'avais pas manqué de crever, comme si on m'avait jamais traînée dans la boue. Laisse moi le temps de finir mon foutu petit carnet. Laisse moi encore un peu le temps de respirer ton air, de marcher dans tes pas, de te trouver merveilleux, incroyable, unique, laisse moi encore un peu le temps de commencer à commencer à guérir,


et après tu pourras t'en aller.

Etude rapprochée du spécimen.

Ma photo
Je suis vivante. Je respire, j'ai deux bras, deux jambes, deux yeux, des ongles, des cheveux, des cils et un organe reproducteur aux dernières nouvelles féminin. Tout fonctionne très bien merci.

Youpi.